Depuis le 17 mars, le confinement a débuté. Déjà un signe fort avait été lancé le jeudi 12 mars avec la fermeture des écoles. Depuis, Puget-Ville vit le confinement, j’ai donc voulu aller à la rencontre virtuelle de plusieurs acteurs locaux pour avoir leur vision, donner des nouvelles et ainsi maintenir le lien. Et c’est Laëtitia Dho, professeure des écoles à l’école maternelle Lou Pichoun et Pugétoise qui ouvre le bal de cette série d’articles.
Questions à Laëtitia Dho, professeure des écoles à l’école maternelle Lou Pichoun
Comment avez-vous vécu cette fermeture des écoles ?
La décision de fermer les écoles a été vécue, pour ma part, comme un électrochoc… Une décision, de telle ampleur, marque la gravité de la situation. Cette mesure fait prendre conscience que les images, que nous voyions jusque là avec une certaine distanciation à travers notre télévision, vont probablement devenir notre réalité.
Et le confinement depuis mardi midi ?
Ayant un des membres de ma famille considéré à risque, et afin de le protéger, nous avons pratiqué, dans mon foyer, le confinement dès le dimanche avant même l’allocution du Président de la République du lundi 16 mars. Fermer les écoles était déjà, pour moi, un signe très fort ! Et il n’aura fallu attendre que quatre jours pour qu’une autre mesure de taille soit mise en place. Confinement difficile à accepter pour tout le monde mais tellement nécessaire… Pour qu’il soit efficace, tout le monde doit jouer le jeu ! Chez moi, il a fallu composer avec mes trois filles dont certaines s’insurgeaient contre ce confinement. Il a fallu expliquer, argumenter que c’est l’intérêt général qui prime ! Il faut faire barrière à un virus mortel ! Les mots ont parfois été durs pour justifier ce confinement qui paralyse leur liberté si précieuse ! Mais, les mails de leurs professeurs leur ont vite rappelé que ce ne sont pas des vacances ! Un bac et un brevet doivent être passés à la fin de l’année ! De toute façon, la question a été vite réglée, trop de travail pour avoir l’occasion de se promener. Même la petite dernière reste très connectée avec sa maîtresse de CM1 !
Quelles ont été et sont vos actions ?
Ma première action a été de protéger non seulement ma famille, mais aussi toutes les autres personnes, en suivant scrupuleusement les instructions de confinement. Nous veillons même au respect des gestes barrières à la maison.
J’ai ensuite très vite pensé à mes jeunes élèves et leurs familles. Heureusement, ce confinement n’est pas arrivé comme un cheveux sur la soupe ! C’est une situation assez anxiogène mais les enfants avaient déjà beaucoup discuté du coronavirus avec leurs parents. En classe, ils ont su, par eux-mêmes, expliquer les raisons d’une nouvelle pratique à l’école concernant le lavage intensif des mains qui leur “décapait” parfois la peau 🙂
Dans le week-end suivant l’annnonce de la fermeture des écoles, il a fallu s’organiser. Comment permettre aux parents de continuer la classe à la maison? Situation inédite… Nous avons beaucoup échangé avec les collègues. Il nous a paru primordial de permettre aux enfants de continuer à mobiliser leur mémoire, leur réflexion. Pas si facile en maternelle puisque le travail est basé sur l’observation, la manipulation. Il a fallu réfléchir à un ensemble d’activités en lien avec ce qui est fait en classe. Les parents ont reçu, par mail dès le lundi, une programmation indiquant différentes pistes d’activités à mettre en place. Cette programmation a été pensée afin de permettre une certaine flexibilité . En effet, nombreux sont les parents qui doivent aussi assurer leur télétravail…
Un message pour vos petits élèves ?
Les enfants, vous me manquez beaucoup. J’espère que vous allez bien. Profitez de ce confinement pour partager de doux moments avec vos parents. Jouez, dessinez, laissez libre cours à votre imagination ! Il me tarde de reprendre notre quotidien et de vous revoir. Je vous embrasse très très fort.