Parents d’élèves ou simples passants, vous avez peut-être aperçu les banderoles devant nos écoles pugétoises pour dénoncer la Loi Blanquer.
Loin d’être dans mes habitudes, j’ai décidé de participer au rassemblement contre cette loi (Texte de loi proposé en procédure accélérée), ce samedi 30 mars “Place de la Lib'” à Toulon, pour soutenir les enseignant(e)s des écoles maternelle et élémentaire de mon village et pour nos enfants aussi, d’aujourd’hui et de demain, parce que la loi Blanquer signe clairement la fin de l’éducation de proximité et des écoles rurales.
Pourquoi ? Parce que les écoles deviendront des “EPSF” (Etablissements Publics des Savoirs Fondamentaux), appelés “écoles du socle”, ils réuniront en un seul établissement un collège (Collège Vallée du Gapeau à Solliès-Pont dans notre cas actuel, puisque Puget-Ville est rattaché à ce collège-là) et plusieurs écoles. Les directeurs ou directrices des écoles seront alors remplacé(e)s par un adjoint (du collège du secteur) en charge de plusieurs écoles.
J’ai eu en main un tract de la PEEP, des Parents indépendants et de la FCPE (repris par d’autres organismes également).
Ce tract a d’ailleurs fait l’objet d’un “contrôle” entre autres par le fact-checking de l’AFP pour démêler le faux du vrai…Contrôle à prendre toutefois avec des pincettes car, par exemple, lorsque les journalistes analysent la véracité de l’argument “Aujourd’hui, trop d’enfants dans une école = ouverture de classe. Demain aucune ouverture de classe” voici la réponse :
Faux ? Pourtant pour une commune comme Puget-Ville qui ne dispose que d’une école maternelle et d’une école élémentaire, quelle sera la réponse en cas de sureffectif ? Sans doute celle qui est donnée à la fin de ce même paragraphe : “ C’est l’inspection académique qui demande à la commune de mieux réguler les flux entre ses différents établissements. Demain, on appliquera la même logique entre les écoles d’un même EPSF, ajoute le responsable du SE-Unsa. ”
Avec la loi Blanquer, s’il y a un effectif trop important dans l’école, il n’y aura plus d’ouverture de classe ? Nos enfants seront accueillis dans d’autres écoles du secteur ? Si c’est le cas à Puget-Ville, les autres écoles du secteur ne sont pas à deux pâtés de maison…
Comment parler d’école de la Confiance quand il y a des signes avant-coureurs qui montrent que ce ne sont pas vraiment les enfants qui comptent ?
A la rentrée dernière à Puget-Ville, une classe a été fermée du jour au lendemain… C’était le premier jour d’école pour ma fille de 3 ans : le lundi 4 septembre 2017, elle faisait sa rentrée (j’ai d’ailleurs une jolie photo collector de son – faux – premier jour de classe). Le mardi 5, le Directeur académique des services de l’éducation nationale informait la directrice (elle aussi peut-être un jour collector) que la classe était fermée et l’institutrice envoyée dans une autre école à La Farlède (à une vingtaine de kilomètres de Puget-Ville).
Maman novice, je vous avouerai que je n’ai pas réagi de suite, premiers jours d’école pour ma fille, j’étais un peu perdue (ou résignée ?) et aujourd’hui, je regrette de n’avoir pas fait grand chose à part signer la pétition contre cette fermeture de classe et écrire via Facebook à notre députée Valérie Gomez-Bassac; les deux actions ayant été vaines.
Entre les fermetures de classe sans ménagement, “l’obligation” d’instruction pour les enfants de 3 ans déjà naturellement scolarisés à 97,5% (Source INSEE), parent 1 et parent 2 (Article 1er bis E (nouveau)), le renforcement du contrôle de l’instruction dispensée dans la famille (Article 4 bis (nouveau)), j’ai le sentiment que nous ne sommes effectivement plus que des chiffres, des nombres…des numéros et la liberté de notre devise républicaine que j’affectionne particulièrement me parait de plus en plus relative.
Je vous partage pour conclure le billet d’humeur de Nicole Ferroni du 20 février sur France Inter (que vous avez peut-être vu passer sur Facebook) au lendemain de l’adoption en première lecture du projet de loi Blanquer qui illustre parfaitement ce qui est déjà aujourd’hui et ce que pourrait être demain.
Le texte de Loi dans son intégralité est disponible ici