Texte intégral lu le 13 mars 2019 au cours des obsèques de Marc Couec, pugétois depuis 1979.
Je m’appelle Marc, j’allais avoir 64 ans. Je ne suis plus ici-bas mais je reste près de vous.
Vous, ma famille, mes proches et ceux qui m’ont aimé.
J’étais l’aîné d’une famille de trois enfants. J’étais joyeux, attentionné, affectueux. J’étais passionné de football et de télévision, j’aimais prendre mon temps, j’avais de la patience, je réalisais souvent puzzles ou bien dessins. J’aimais faire le jardin, couper les branches des arbres, arracher quelques herbes, passer la motobineuse…J’adorais l’eau, j’allais à la piscine ou encore à la plage, j’adorais sortir ou partir en voyage avec ma tendre mère et mes bien-aimées nièces avec qui je jouais comme si j’avais leur âge. J’étais bien loin de ceux qui me disaient sauvage…
J’étais vaillant et autonome, j’aidais beaucoup ma mère et bricolais souvent avec mon beau-frère. Je m’occupais de mes nièces lorsqu’elles étaient petites et des années plus tard, quand l’une d’elles est devenue mère, j’ai encore eu la joie d’être avec ses enfants.
J’ai été un enfant et un adulte comme un autre quoiqu’en pensent certains. Mais un jour, ma mère s’en est allée et j’étais comme perdu, même si vous, ma famille et mes proches, m’avaient rempli d’amour et de votre présence pour combler ce vide immense.
La vie suivit son cours jusqu’à ce dernier jour où Dieu m’appela à Lui, j’ai rejoint le Ciel où Il m’ouvrit ses bras. Je ne Le connaissais pas, pourtant Il m’accueillit et rappela dans mon cœur ce qu’Il a déjà dit : « Alors Vous n’aurez point égard à l’apparence des personnes dans vos jugements; vous écouterez le petit comme le grand; vous ne craindrez aucun homme, car c’est Dieu qui rend la justice. » (Deutéronome 1:17)
Je m’appelais Marc, j’étais trisomique et j’ai fait comme vous tous, j’ai aimé la Vie.
Vivre au quotidien avec une personne trisomique peut paraître lourd, difficile, incompréhensible pour certains, mais ils ont une telle richesse de coeur et des ressources physiques insoupçonnées qu’ils apportent une joie de vivre immense et une motivation certaine.
Nous souhaiterions que le monde cesse d’avoir peur de la différence, car elles sont des personnes et des êtres humains à part entière, au final nous sommes tous différents n’est-ce pas ?