Madame le Maire ne semble pas avoir été sensible à mon courrier du 7 février (Article “Touche pas à ma Vignécole“), dans lequel je lui demandais de ne pas mettre à l’ordre du jour des futurs conseils municipaux le projet d’utiliser le cabanon de la Vignécole pour en faire un pigeonnier contraceptif , puisque le 11 février – début des vacances scolaires – le conseil municipal a bien évoqué ce projet au point 4 en justifiant ce choix par le fait que le cabanon n’était plus utilisé, qu’ils avaient trouvé à l’intérieur des déchets et même des denrées alimentaires périmées.
“Qui veut tuer son chien, l’accuse de la rage”
Le cabanon n’a pas pu être utilisé comme il aurait dû car une deuxième tranche de travaux devait être réalisée (arrivée de l’eau notamment pour que les enfants puissent se laver les mains après leurs travaux agricoles) mais l’association “Les Rapugues” qui s’occupait des différents projets ayant été dissoute en 2015 et la nouvelle municipalité en place n’ayant pas soutenu le projet davantage, les institutrices ne pouvaient plus décemment faire entrer les enfants dedans.
A l’heure du grand débat national et de la défiance vis-à-vis des institutions, il est regrettable que Madame Le Maire ainsi que son équipe n’aient pas communiqué sur ce projet lors des vœux, dans la partie « Projets à venir 2019/2020 » (Madame le Maire avait pourtant fait un mea culpa concernant le manque de communication pour la nouvelle collecte des ordures ménagères), cela aurait permis d’échanger sur le sujet directement sachant que réguler le nombre de pigeons et les éloigner du centre-ville faisait partie de leur programme électoral et a donc son importance.
Le 25 février, j’ai transmis en mairie un deuxième courrier énonçant les différents points qui font que le choix du cabanon de la Vignécole n’est ni un choix cohérent ni un choix adapté à cette problématique.
Tout d’abord, en terme de popularité : ce cabanon a été construit bénévolement par des membres de l’APAC (Association Pugétoise des Artisans et Commerçants) et les matériaux ont été fournis par l’association les Rapugues (Association qui s’occupait de la Vignécole jusqu’en 2015). L’économie que les artisans pugétois n’ont pas fait de leur temps pour offrir ce cabanon aux enfants n’a pas à être utilisée pour que la municipalité en fasse une financièrement. Persévérer dans ce choix viendrait à manquer de respect au travail fourni par des bénévoles à destination de la Vignécole uniquement et des écoliers pugétois d’hier et d’aujourd’hui.
Ensuite, dans son dossier « ÉCOLOGIE GESTION DE L’AVIFAUNE – Diminuer la population et les regroupements de pigeons sur la ville, sans recourir à l’euthanasie (de Pascal Cousin), le collectif C.RÉ.DO Pigeons et Protection animale relate ceci concernant la mise en place d’un pigeonnier contraceptif (ou « nichoir collectif artificiel ») :
En page 7 : « En fonction des moyens de la collectivité, on pourra utiliser les bâtiments abandonnés (par exemple un ancien transformateur EDF) »,
Précisons ici que le cabanon de la Vignécole n’est pas abandonné puisque les institutrices évoquent bien dans leur courrier adressé aux parents le 8 février que ce dernier sert de lieu de ralliement lors de leurs ateliers.
« Nous incitons les collectivités à gérer ces dispositifs par leurs propres moyens (personnel de la mairie) pour réduire les coûts. »
En Page 8 : « Ce dispositif peut être construit par les services techniques des villes sans acheter les modèles proposés sur le marché, donc pour un coût 3 fois plus faible. La gestion de ce dispositif pourra aussi être prise en charge par les services municipaux toujours pour réduire les frais. »
En page 10 :
- Concernant l’emplacement « Il devra être situé dans un espace vert de type parc ou jardin et éloigné des habitations. En effet si les pigeons gênent certains citadins est-il raisonnable d’imposer aux pieds des habitations une concentration artificielle de pigeons ? »
- Concernant l’orientation « Le pigeonnier doit être édifié sur une plate-forme d’une hauteur minimale de 2,5 mètres, celle-ci supportée par un ou plusieurs pieds dans le but de protéger l’intérieur des rats, belettes, fouines, souris et des hommes. Le rat est nuisible par les bactéries qu’il véhicule (salmonelles) et par les dégâts qu’il occasionne, la belette peut se nourrir du sang des pigeons, la fouine s’attaque aux oeufs et aux pigeons et elle peut tuer en une nuit des dizaines de pigeons adultes, les souris sont porteuses de bactéries (salmonelles), mangent la nourriture, transmettent une odeur à celle-ci et gênent les pigeons pouvant aller jusqu’à les faire fuir du pigeonnier. [..] »
- Concernant l’aménagement intérieur : Le sol « Un plancher en bois est à conseiller car c’est un sol sain où les fientes sèchent bien. On pourra couvrir celui-ci de cartons qui seront retirés à chaque intervention d’entretien »
En page 11 :
- Concernant l’ouverture et les ventilations : “le mieux est de prévoir les ouvertures sur un seul côté et d’une grande surface. Plus l’aération est importante mieux le pigeon s’en portera bien, Par exemple : plusieurs aérations hautes et basses (6 en haut et 6 en bas), d’une dimension suffisante pour que les pigeons puissent passer à travers les ouvertures les branchages qu’ils utilisent pour construire leur nid, d’une dimension rectangulaire de 30 cm de largeur et de 20 cm de hauteur. A l’extérieur, près des ouvertures, on fixera un reposoir ou perchoir qui permettra aux pigeons de s’y poser pour entrer dans le pigeonnier. On évitera d’installer les casiers/nids contre la paroi qui supporte les ouvertures. »
Le cabanon perdrait donc pour partie son aspect d’origine (Multiples ouvertures) et serait dégradé par les fientes des pigeons qui viendront se poser sur les reposoirs ou perchoirs (et sur la jolie treille qui est conservée…Quel beau symbole !).
La proximité du pigeonnier (et donc des fientes) des parkings prévus (votre nouveau plan de stationnement aux abords des écoles), du terrain de BMX, de la médiathèque, du nouveau pôle socio-culturel, des vignes où les enfants ont leurs activités et du chemin piétonnier que les parents empruntent pour amener les enfants jusqu’aux écoles (allergies/problèmes respiratoires tels que l’évoquent les pneumologues) n’engendreraient que des désagréments.
Quant aux 50 000 euros que la municipalité évoque pour justifier de ne pas avoir opté pour la construction d’un pigeonnier au cimetière, j’aimerais savoir à qui elle s’est adressée (et l’a-t-elle fait sérieusement ?) car après une demande de tarifs auprès de la société SOGEPI SERVIBOIS pour un pigeonnier contraceptif (entièrement en bois massif traité classe 4 aux sels CCA), leur documentation donne les prix suivants :
13 570 € HT (16 284,00 € TTC) pour un pigeonnier “Maison des pigeons, 4 pieds, 4 pentes” (et ce n’est pas le premier prix, j’ai sélectionné un modèle de base qui me semblait le plus joli) livré posé (hors béton des dés), et 6500 €/an de maintenance.
Alors je m’interroge sur ce montant de 50 000 € : est-ce la maintenance incluse sur plusieurs années ? Dans ce cas, ce n’est pas d’acquérir un pigeonnier qui coûte le plus cher mais de l’entretenir…
D’autres solutions moins coûteuses et techniquement plus adaptées existent, j’ai donc une nouvelle fois demandé à Madame le Maire de ne pas faire le choix de changer la destination du cabanon de la Vignécole pour en faire un pigeonnier contraceptif et que si elle le souhaitait je me tenais à sa disposition pour discuter de ce projet…
Il y aurait d’autres choses à faire pour valoriser le cabanon, par exemple, dans leur programme de 2014 il est écrit “Mettre en valeur l’identité provençale de la commune : architecture et paysage” ou encore “Favoriser la vente directe de produits locaux”, pourquoi ne pas envisager de finir le Cabanon de le Vignécole et, toujours en accord et en discussion avec les institutrices, proposer aux agriculteurs bio de Puget-Ville d’y présenter leur savoir-faire ou vendre leurs produits de façon ponctuelle ?
Ce petit cabanon qui, selon les propos de Madame Le Maire “est un symbole mais il n’est que cela”, pourrait devenir aussi celui d’un village qui veut dire à ses élus que leurs décisions ne sont pas toujours bonnes et qu’il faut savoir “E-COU-TER” surtout quand les demandes sont de bon sens et faites en toute bienveillance.
Vous ne voulez pas que le cabanon devienne le pigeonnier municipal alors exprimez-vous ! Comment ? En partageant cet article ou en faisant remonter auprès de la municipalité votre désaccord – toujours dans le respect – par email par exemple, avec en objet “Non à l’utilisation du cabanon de la Vignécole en pigeonnier” à adresser à
Espérons que pour les 10 ans de la Vignécole, le cadeau de la municipalité soit celui de lui laisser son petit cabanon.
A suivre !